• Nous, les Seznec

    25 mai 1923. Une Cadillac quitte Rennes en direction de Paris. À son bord, Guillaume Seznec, maître de scierie, et Pierre Quémeneur, homme d'affaires et politicien (il brigue le siège de député).

    Quémeneur disparaitra durant ce voyage, et Seznec sera soupçonné puis accusé de meurtre, malgré l'absence de corps.

    Nous, les SeznecDe l'Affaire Seznec, je n'en connaissais que les grandes lignes : la disparition de Quémeneur, l'acte de vente de sa propriété à Seznec, le trafic de Cadillac avec la Russie Soviétique, la présence de Pierre Bonny - inspecteur à la réputation sulfureuse - dans l'enquête, la condamnation, le bagne, la grâce et le retour en France et enfin l'accident qui provoqua la mort de Seznec.

    En lisant le livre de Denis Seznec, j'ai pu avoir une vue plus complète de l'affaire, et surtout j'ai découvert que la famille connut une autre tragédie qui a apparemment un lien avec celle de Guillaume Seznec : sa fille Jeanne tua son époux François Le Her de trois coups de pistolet.

    Ce même François Le Her avait témoigné des années auparavant lors du procès: Quémeneur et lui se connaissaient et se seraient rencontré par hasard à Paris quelques jours après la disparition de l'homme d'affaires Breton. Or, l'accusation produisit des témoignages accablants sur ce témoin : peu fiable, enclin à la violence, etc. Fait étrange, Le Her ne tenta pas de se défendre de ses accusations.

    Bien plus tard, Denis Seznec découvrit que François Le Her bénéficiait d'une pension d'invalidité - alors qu'il n'était pas handicapé - qui  lui fut attribuée... au moment du procès Seznec ! Précision importante, Jeanne Seznec et François Le Her étaient les parents de Denis... Ce détail rend encore plus "épineuse" l'enquête de l'auteur de ce présent livre !

    Bref, l'Affaire Seznec a connu de nombreux rebondissements au fil du temps, et les multiples demandes de réhabilitation de Guillaume se soldèrent toutes par des échecs. Selon Denis, la Justice de l'époque, inféodée au gouvernement, aurait été amenée à faire de son grand-père un "bouc-émissaire" afin de protéger les affaires louches de certaines personnes haut-placées.

    Si la Justice refuse aujourd'hui de reconnaitre ses torts, c'est qu'elle est trop rigide, trop arc-boutée sur ses convictions et qu'il est très difficile de lui faire admettre ses erreurs (Denis Seznec évoque en fin d'ouvrage les Affaires Dils et d'Outreau).

    Presque un siècle nous sépare de cette affaire. Pourtant, de nouvelles théories surgissent encore, comme celle du meurtre de Quémeneur par Marie-Jeanne, l'épouse de Seznec, en état de légitime défense (elle l'aurait tué alors qu'il tentait de l'agresser sexuellement). On ne saura sans doute jamais la vérité, et l'Affaire Seznec fait partie de ces drames qui survivent à leurs acteurs.

     

    Nous, les Seznec - Denis Seznec - 2006 (édition revue et augmentée) - Édieion Robert Lafont.

     

    Note : Après avoir lu ce livre, j'ai fait quelques recherches sur le Net et j'ai ainsi découvert un autre ouvrage, écrit par Denis Langlois, qui fut l'avocat de la famille Seznec entre 1977 et 1990.  

    Je me le suis procuré et en ce moment, je découvre bien des choses sur Guillaume Seznec, sa famille et surtout... son petit fils ! Je prépare donc un autre post, qui donnera en quelque sorte un autre "son de cloche" sur cette affaire.

     

     

     

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