Le 5 juillet 1964, une voiture s'encastre dans un platane, sur une route menant à Fréjus. Le conducteur, Jean-Claude Saint-Aubin, et sa passagère, Dominique Kaydasch, meurent sur le coup.

Banal et triste accident de la route ? Pour les parents de Jean-Claude, il y a autre chose : très vite, l'attitude étrange de certains représentants de la loi va les conforter dans leur idée.

Je ne connaissais absolument pas l'affaire Saint-Aubin avant d'ouvrir ce livre de Denis Langlois. Pourtant, ce fait-divers à défrayé la chronique à plusieurs reprises.

Car derrière cet accident plane l'ombre d'une "bavure" : Jean-Claude Saint-Aubin aurait été confondu avec un membre de l'OAS. Les services secrets français auraient alors voulu capturer (voire tuer) l'individu, mais c'est Jean-Claude et son amie qui furent victimes de ce guet-apens.

Andrée Saint-Aubin, la mère de Jean-Claude, passa le reste de sa vie à vouloir la vérité. Jusqu'à son décès en 2005 elle ne cessa d'interpeller la justice, la police, les hommes politiques, souvent en vain.

Ce livre démontre que la justice, quand elle "enterre" une affaire, se moque de la qualité de ceux qui cherchent la vérité : Les Saint-Aubin étaient bijoutiers à Dijon. Ils faisaient partie de ce que l'on appelle la "haute bourgeoisie". Mais, s'ils sont parvenu, après 26 ans de lutte acharnée, à une compensation financière pour "les conséquences inéquitables provoquées par un mauvais fonctionnement de la justice", le cœur de l'affaire reste le même : s'agit-il d'une bavure des services secrets ?

À ce jour, la question reste posée.

L'Affaire Saint-Aubin - Denis Langlois - 2019- Éditions de la Différence.