• Finir sa vie dans la dignité...

    L'affaire Vincent Lambert est un cas douloureux à mes yeux, et ce pour deux raisons :

    D'abord, les parents de Vincent, intégristes religieux, s'opposent farouchement à l'idée de laisser partir leur fils. Vincent, qui était ambulancier, a dû souvent voir des cas désespérés et a formulé le souhait qu'on ne pratique pas sur lui d'acharnement thérapeutique en cas de comas prolongé... Malheureusement, il n'a pas consigné cela par écrit.

    Je comprend que pour un parent, perdre un enfant est un chagrin épouvantable, et que devoir en plus prendre la décision de le "laisser partir", c'est un véritable crève-coeur. Mais est-ce mieux de laisser une âme prisonnière d'un corps qui n'est plus capable de bouger, ressentir, vivre normalement ?

    Une mère, aussi malheureuse soit-elle, ne peut-elle pas comprendre le désir de son fils ?

    La deuxième chose qui me rend malade dans cette histoire, c'est cette loi "bâtarde" qui est appliquée : lorsqu'il est décidé de laisser mourir un individu dans le comas, c'est fait d'une manière absolument inhumaine : on laisse le malade mourir de faim et de soif, plutôt que de lui accorder une "dernière piqure"... Pourquoi une telle hypocrisie face à l'euthanasie active ?

    "Piquer" un chien, cela prend cinq minutes et l'animal est d'abord endormi avant de recevoir une dose mortelle. Pourquoi n'accorde-t-on pas la même attention à un humain ?

    L'euthanasie, telle qu'elle se pratique dans certains pays d'Europe, serait donc "réservée" à des français assez riches pour mourir dans la dignité ? Cela rappelle le douloureux cas de l'avortement, où des femmes avaient la possibilité de partir dans des pays où l'acte était légal, tandis que d'autres devaient se contenter de "faiseuses d'anges"... Le parallélisme est d'autant plus vrai que des "euthanasies sauvages", comme les avortements cachés (voir les infanticides), ont toujours existé.

    D'un côté comme de l'autre, c'est la dignité humaine qui est en jeu : on devraient être égaux devant la mort, et, si le monde était parfait, on pratiquerait l'euthanasie avec tout le respect qu'on doit à la personne, sous le contrôle de médecins et de psychologues afin de permettre à la famille d'accepter l'idée et éviter toute dérive.

    À ce propos, je viens d'apprendre que, si l'on décide de refuser pour soi-même l'acharnement médical en cas de coma irréversible, il est nécessaire de coucher cette décision par écrit, de l'avoir constamment sur soi et de laisser un double pour la famille. Mais surtout, il faut, tous les trois ans, refaire une demande - sans doute car la loi prévoit un éventuel changement d'avis. Il faut également désigner une personne de confiance - son médecin traitant, par exemple - qui trancherait en cas de conflit.

     

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