L'attentat d'hier dans les locaux de "Charlie Hebdo" fût un acte odieux, lâche, qui n'avait pour but que de faire plaisir à quelques blasphémateurs.

Mais depuis, au milieu des hommages, quelques voix discordantes se font entendre. C'était à prévoir, bien sûr : les drames sont toujours récupérés à des fins politiques et démagogiques.

Si hier je clamais mon écoeurement devant l'acte lui-même, c'est en parcourant les commentaires qui fleurissent ici ou là que mon envie de vomir est la plus forte : il y a ceux, qui, c'était forcé, font l'amalgame musulman = islamiste. Il y a ceux qui réclament à corps et à cri le rétablissement de la peine de mort... et puis, la présidente du parti fasciste français qui y va de son appel à la peine de mort, elle aussi.

Comme si, en exécutant les deux ou trois responsables de ce massacre on pouvait régler le problème. Au contraire : ces individus se verraient bien en martyrs de leur cause. De plus, les extrémistes de tout bord s'entraident d'une certaine manière : en abattant des individus qui oeuvraient à la liberté d'expression, les cons ont fait assurément jouir les cons d'en face.

Charb, Cabu, Wollinski, Tignous et Honoré ne voudraient pas que leur mort serve les cons.

J'ose espérer que ma France ne deviendra jamais celle des intégristes de quelque religion que ce soit. Je ne veux pas que ma France parle avec la voix de Marine Le Pen, Éric Zemmour, Dieudonné, Michel Houelbeque ou tout autre profanateur de la République. Je voudrais que ma France, aujourd'hui, demain et à jamais, soit Charlie...