• Ray Ventura

    Raymond Ventura nait le 16 avril 1908 à Paris. Alors qu'il est encore étudiant au Lycée Janson de Sailly, ce passionné de jazz monte un orchestre avec des amis de son âge.

    Ray Ventura Un certain Albert Cuisin, qui loue des salles de réceptions rue de la Pompe leur prête des locaux pour répéter, et nos musiciens se produisent lors de réceptions mondaines en contrepartie.

    Très vite, la formation prend le nom de Ray Ventura et ses Collègiens, et devient l'un des premiers orchestres à sketches de France, sur les modèles de ceux de Paul Whiteman aux U.S.A, des Comedian Harmonists en Allemagne et de Jack Hylton en Angleterre.

    Ce genre de formation, à dominante jazzy, mêle ainsi la musique et l'humour dans des chansons parfois légèrement "coquines" mais toujours entrainantes.

    Parmi les "Collégiens" de Ventura figurent de futurs grands noms de la musique populaire française : Paul Misraki (compositeur, arrangeur et pianiste), Loulou Gasté (compositeur, joueur de guitare et de banjo), Grégoire Aslan, dit "Coco Aslan" (chanteur et percussionniste), Philippe Brun, Alix Combelle, Guy Paquinet...

    En 1929, le groupe se produit au casino de Deauville, où, repéré par un des administrateurs de la Compagnie générale transatlantique, il est engagé pour animer une croisière aller-retour jusqu'à New York. La même année, un premier disque est enregistré.

    Les Collégiens vont devenir populaires, et investir les grandes salles parisiennes comme l'Empire, la Salle Gaveau, l'Olympia, Bobino... En 1936, Ray Ventura ouvre un cabaret aux Champs-Élysées, tandis que le refrain à la mode est "Tout va très bien, Madame la marquise" (écrit par Paul Misraki).

    De nouvelles recrues intègrent la troupe : en 1934, Raymond Legrand et André Cauzart, en 1939 Guy Dejardin.

    Les succès s'enchainent : "Ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine" (1936), "Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?" (1937), l'orchestre reprend même la chanson "Sifflez en travaillant" (1938), adaptation française (par Francis Salabert) de "Whisle while you work" du film Blanche-Neige et les sept nains.

    À propos de cinéma, Ray Ventura composera la musique du film Belle étoile de Jacques de Baroncelli et jouera avec son orchestre dans Feux de joie de Jacques Roussin, tout deux sortis en 1938. Un an après sort Tourbillon de Paris d'Henri Diamant-BergerVentura et ses Collégiens jouent leurs propres rôles.

    D'autres orchestres à sketchs vont naitre dans le sillage des Collégiens entre les années 30 et la fin des années 40 : Fred Adison, Jo Bouillon, Raymond Legrand et Jacques Hélian vont ainsi crée leurs propres formations avec succès.

    En septembre 1940, c'est la Déclaration de Guerre. Ray Ventura est incorporé au Train des Équipages dans l'Est de la France. Après la défaite de 1940, il se réfugie en zone libre puis effectue avec son orchestre des tournées en Suisse où il enregistre quelques disques.

    Mais, avec certains de ses "Collègiens", il est confronté à l'antisémitisme et va quitter la France en novembre 1941 pour entamer une tournée en Amérique du Sud, se produisant notamment en Argentine et au Brésil où il enregistre des chansons.

    De retour à la Libération, Ray Ventura crée une nouvelle formation, certains de ses anciens "Collégiens" s'étant lancé dans des carrières solo. Aux côté du fidèle Paul Misraki débutent ainsi Henri Salvador (rencontré lors de la tournée sud-américaine) et le neveux de Ray, le jeune Sacha Distel.

    Le succès est de nouveau au rendez-vous, avec des chansons écrites par Misraki comme "Maria de Bahia", "La Mi-août". En même temps, Ray Ventura et les Collégiens retentent l'aventure cinématographique, d'abord dans Mademoiselle s'amuse, puis dans Nous irons à Paris (1950) puis dans Nous irons à Monte-Carlo (1952), trois films de Jean Boyer.

    Ventura sera producteur sur les films Le Roi Pandore (1949) d'André Berthomieux et La Jeune folle (1952) d'Yves Allégret dont il signe le scénario avec Alex Joffé. En 1962, il joue le gardien du musée dans le film de Denys de La Pattellière Pourquoi Paris ?

    Les années 60 voient la fin de l'aventure pour Ventura : le Rock-and-Roll et les "Yé-yé" vont balayer le jazz et l'industrie du disque change. C'est l'époque où faire venir un orchestre pour un enregistrement ou une prestation radio devient coûteux et les grandes formations vont progressivement disparaitre.

    Ray Ventura quitte la scène et devient éditeur de musique, contribuant à lancer des chanteurs comme Georges Brassens notamment, tandis que les Collégiens tentent une carrière solo avec plus ou moins de bonheur. Ceux qui d'ailleurs s'en sortiront le mieux à cette époque seront Sacha Distel et Henri Salvador.

    Il faut attendre les années 70 pour qu'un groupe, le Grand Orcheste du Splendid, renouvelle l'engouement pour les orchestres à sketch, en reprenant les succès des Collégiens qui sont ainsi écoutés par une nouvelle génération de mélomanes.

    Ray Ventura, quant à lui, s'est retiré à Palma de Majorque en Espagne où il s'éteint le 29 mars 1979. Il sera enterré au cimetière des Batignolles à Paris.

    En 1993, son neveux Sacha Distel lui rend hommage en reprenant sur un disque les plus grands succès des Collégiens, accompagné d'Henri Salvador et Paul Misraki ainsi que de nombreuses vedettes de la chanson et de la télévision.

     

    Mes chansons préférées :

    - Tiens, tiens, tiens

    - Tout va très bien, Madame la marquise

    - Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?

    - Le Nez de Cléopâtre

    - Ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine

     

     

     

     

     

     

    Google Bookmarks

  • Commentaires

    1
    jazzy
    Mardi 19 Avril 2016 à 19:49
    Merci pour cet article de qualité.
    2
    Mardi 19 Avril 2016 à 21:14

    De rien ! smile C'est un plaisir de parler des grands artistes.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :