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Georges Brassens
Né à Sète le 22 octobre 1921, Georges Brassens grandit dans un environnement musical et curieusement assortit.
Son père, entrepreneur de maçonnerie, est un libre-penseur anarchiste et anticlérical et sa mère, femme au foyer d'origine italienne, est une catholique pratiquante. Tout deux aiment la musique, ils chantent souvent, et sur le phonographe familial tournent les disques de Mireille, Ray Ventura, Jean Nohain ou Charles Trenet.
À l'école, Georges est un élève rêveur et peu studieux dont la seule aptitude est de manier la langue française pour composer des poème qu'il tente ensuite de mettre en chanson. C'est aussi un adepte de l'école buissonnière, ponctuée de bains de mer, de jeux et de bagarres.
Son avenir va s'assombrir alors qu'à 16 ans, il s'associe avec des copains et commet des menus larcins pour se faire de l'argent de poche. En 1939, il est condamné à la prison avec sursis et devra renoncer à sa scolarité.
La Seconde Guerre Mondiale vient d'éclater, et Georges convainc ses parents de le laisser monter à Paris où il s'installe chez une tante maternelle dans le 14ème Arrondissement de Paris. Il travaille un temps dans les usines Renault jusqu'à leur bombardement.
Mettant à profit cette période de "chômage technique", le futur chanteur fréquente la bibliothèque où il dévore les oeuvres de Villon, Baudelaire, Verlaine et Hugo entre autres. Il publie un premier recueil de poème, "Les Coups d'épée dans l'eau", en 1942.
En 1943, à 22 ans, il est enrôlé dans le STO et se retrouve à Basdorf en Allemagne, à travailler dans une usine de moteurs BMW. Il s'y fait des amis auxquels il restera fidèle toute sa vie, notamment Pierre Onteniente. Mais en mars 1944, profitant d'une permission, il s'enfuit à Paris.
Il doit se cacher de la Gestapo et trouve refuge chez un couple d'amis, Marcel et Jeanne Planche, qui habitent l'impasse Florimont. Il y compose des chansons, s'accompagnant souvent au banjo, en attendant la Libération.
La paix revenue, il retrouve ses copains de Basdorf avec qui il fonde un éphémère journal anarchiste, "Le Cri de Guerre". Il fréquente de nouveau les bibliothèques et continue de composer. Son amie Jeanne lui avance l'argent pour sa première guitare tandis qu'il s'implique dans le militantisme anarchiste en écrivant dans le journal "Le Libertaire". Il publie un livre à compte d'auteur, "La Lune écoute aux portes", en 1947.
Au début des années 50, Georges Brassens rencontre la chanteuse Patachou qui non seulement va lui prendre deux chansons, mais va l'encourager à se produire lui-même dans son propre cabaret. C'est le début de la consécration. Malgré un terrible "trac" qui le paralyse sur scène, le chanteur rode ses chansons qu'il finit par enregistrer en mars 1952 chez Phillips. Mais des textes comme "Le Gorille" ou "Le Mauvais sujet repentit" déplaisent à certains et leur auteur est alors placé chez Polydor, une branche de la maison de disques.
Entre avril et novembre 1952, Georges enregistre neuf chansons, dont "Le Parapluie" qui sera utilisée par Jacques Becker pour son film Rue de l'Estrapade. Il se produit sur de nombreuses scènes (L'Alhambra, Bobino) et le succès provient du "bouche-à-oreille" surtout au sujet de ses textes dits "scandaleux".
Il publie un second roman, "La Tour des miracles", enregistre un premier album et se produit à l'Olympia. Fidèle en amitié, il fait rénover la maison de ses amis les Planche, se lie avec René Fallet et Paul Fort dont il met en musique "Le Petit cheval", "La Marine" et "Comme hier".
Brassens est souvent censuré à la radio, sauf sur Europe 1 dont il deviendra même présentateur durant l'année 1956. Cette même année, son ami Pierre Oteniente devient son impresario avec une telle efficacité que le chanteur le surnommera "Gibraltar".
Le chanteur se fera également acteur, dans Porte des Lilas (1957) de René Clair, adaptation du roman "La Grande Ceinture" de Fallet.
Les années 60 sont celles de la consécration pour Georges Brassens : en 1963, il reçoit le prix "Vincent Scotto" décerné par la SACEM pour le titre "Trompettes de la Renommé". Deux ans plus tard, il signe la chanson "Les Copains d'abord" pour le film d'Yves Robert Les Copains. Il interprète également un duo avec son "maître" Charles Trenet à l'occasion d'une émission de radio. Les deux hommes s'estiment beaucoup, même si le "Fou chantant" gardera ses distances avec Brassens qui en retire un grand regret.
En 1967, l'Académie française lui décerne le Grand prix de poésie pour l'ensemble de son oeuvre. Brassens est touché, mais pense ne pas mériter cet honneur : "Je ne suis pas un poète (...) Un poète, ça vole quand-même un peu plus haut que moi.".
Les années 60 sont aussi celles du malheur pour le chanteur : Paul Fort décède en 1960, il perd sa mère en 1962, son père décède en mars 1965 et son ami Jacques Planche disparait à son tour en mai de la même année.
Le chanteur continue son petit bonhomme de chemin : il enregistre "Heureux qui comme Ulysse" en 1969 pour le film éponyme (sur une musique de Georges Delerue), compose en 1971 la musique du film de Michel Audiard Le Drapeau noir flotte sur la marmite, adaptation du livre "Il était un petit navire" de René Fallet.
En octobre 1975, il s'installe à Bobino pour cinq mois.
En 1979 il participe à l'enregistrement du conte musical "Émilie Jolie" de Philippe Chatel. Il y interprète le rôle du "hérisson", personnage en quête d'amitié malgré son aspect rébarbatif.
Depuis toujours, Georges Brassens connait des problèmes de santé. En 1980 on lui diagnostique un cancer de l'intestin. Il est opéré une première fois à Montpellier en novembre, puis subit une seconde intervention à l'hôpital américain de Neuilly l'année suivante.
Durant cette période, il enregistre un album en faveur de l'association "Perce-Neige" de son ami Lino Ventura. Il est en pleine préparation d'un album lorsqu'il décède le 29 octobre 1981. Il sera inhumé dans le caveau familial à Sète.
De nombreux auteurs-compositeurs-interprètes se réclament de son influence, notamment Pierre Perret, Maxime Le Forestier ou Renaud. À l'étranger, le suisse Mani Matter et l'italien Fabrizio De André sont eux aussi ses "fils spirituels".
Aujourd'hui, de nombreux établissements scolaires, des salles de spectacles, des parcs et des jardins publics, des rues portent le nom de Georges Brassens en France. En Allemagne, la bibliothèque municipale de la ville de Basdorf où il travailla au STO ainsi qu'une place portent également son nom.
Enfin, à Brive-la-Gaillarde, la halle du marché s'appelle "Halle Georges-Brassens" en hommage à la célèbre chanson "Hécatombe".
Mes chansons préférées :
Je chantonne souvent des chansons de Brassens, selon mon humeur ou mes envies, mais aussi lorsque je lis certains commentaires stupides sur Internet, donc, il m'est difficile de faire un choix. Voilà celles qui me viennent le plus souvent aux lèvres :
- Le temps n'y fait rien à l'affaire (quand on est con, on est con)
- Le Gorille
- Mourir pour des idées
- Les Copains d'abord
- La Chasse aux papillons
- Gastibelza (poème de Victor Hugo mis en musique par Georges Brassens)
Rencontre "mythique" entre Jacques Brel, Léo Ferré et Georges Brassens.
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Commentaires
Un des géants de la chanson française, des textes ciselés comme ça, on n'en fait plus. Des chansons poétiques, caustiques, drôles qu'on n'entend plus beaucoup à la radio, mais ceux qui l'aiment ont tout ses disques. Il est décédé encore assez jeune. Je sifflote souvent "Les copains d'abord"...
Brassens est l'un des chanteurs français que j'admire le plus. Ses textes sont effectivement ciselés et poétiques. J'aime particulièrement ses adaptations d'Hugo et de Paul Fort, mais j'avoue que je ressent toujours une grande émotion quand j'entends "La Prière" (de Francis Jammes).
Je fredonne souvent "Les Copains d'abord"